
5 novembre – Diner ensemble #12
Evelyne Henrard articule son travail autour de la question des savoir-faire liés au médium traditionnel et confrontés aux démarches artistiques actuelles. Elle modèle le grès enduit de porcelaine cuit à haute température, travaille la gravure à l’eau forte sur différents médiums tels que le zinc, le bois ou le lino, utilise le fusain ou le dessin sur de très grands formats de papier. Son regard et ses techniques rendent saisissants certains aspects du monde végétal et animal. Et elle s’interroge et nous questionne…

13 avril – Diner ensemble #11
Anne Damesin est artiste plasticienne. Elle travaille sur la relation à l’autre. Ses propositions formelles s’articulent autour de la notion de la ligne et de la trace. Les lignes deviennent maillage, liens tissés dans un flux plus ou moins dense. Les ronds prolifèrent comme un tissu organique, une matière vivante. Ses supports de prédilection sont la toile, le papier et aussi l’installation.
Que nous dit le mot Fraternité ici et maintenant, et que m’évoque t’il en tant qu’artiste ?
Témoignages / avril 2016
Que reste t’il de l’esprit du 11 janvier 2014 ? Y a t’il une alternative à la peur et à la logique sécuritaire ?
Telle est la question que pose Patrick Viveret, philosophe et magistrat, et qui nous invite à mieux connaître ce mot qui apparut aux cotés de Liberté et Egalité dans la devise républicaine de la 1ère république en 1848. Jugé comme trop évocateur de sentiment à certaines époques, il subsista malgré tout, et fait encore partie de la devise qui nous unit en France.
L’auteur nous explique en quelques pages l’histoire et la valeur de ce mot si nécessaire aujourd’hui, tout comme d’autres mots essentiels à notre époque tourmentée. Est-ce utopique d’imaginer une citoyenneté terrienne qui porte en germe l’esprit de fraternité présent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ? Patrick Viveret propose que la France renoue avec son génie propre qui est de penser son rapport à l’universel, au genre humain, au frater.
Les mouvements de citoyenneté fraternelle pour mieux réagir à la violence et au vide politique actuels illustrent des tentatives de chemin différent.
Sommes nous loin de la question de l’art ? De mon point de vue, quand il s’agit de changer le regard sur le monde, nous n’en sommes jamais loin. Avec une vraie envie de partage, l’idée que nous avons de l’art se transforme peu à peu. J’aspire à y contribuer. Véronique Le Mouël
Fraternité, j’écris ton nom – Patrick Viveret – Edition Les Liens qui Libèrent, 2015, Paris
Et aussi : Le bonheur en marche – Patrick Viveret – Mathieu Baudin – Edition Guérin – Chamonix 2015
L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a organisé du 20 au 30 octobre 2015 une « semaine durable » durant laquelle artistes et chercheurs ont partagé leurs réflexions sur l’évolution de nos sociétés dans le contexte du changement climatique.
« Au delà des constats et des diagnostics climatiques, il y a une dimension sensible que se joue, un état d’esprit, un appel à réaliser ce à quoi plus personne ne croit….Les mutations sociales et climatiques transforment radicalement le monde des imaginaires, à commencer par celui des artistes….Le passage d’un art ethnocentrique à un art au service des causes du monde, de la cause commune s’accélère.…Les pratiques artistiques entendent aujourd’hui incarner une certaine idée du changement par une pratique artistique du lien. »
Ces quelques lignes sont écrites par Yann Toma et proviennent du recueil qui témoigne du contenu de ces rencontres entre chercheurs et artistes, et propose de croiser les points de vue de différentes disciplines : philosophie, économie, mathématiques, géographie, etc. Yann Toma est artiste, professeur d’art plastique et directeur de la ligne de recherche Art&Flux. Il est aussi le commissaire de cette exposition à la Sorbonne, présentant des œuvres de Lucy+Jorge Orta, d’Olga Kisseleva, d’Olafur Eliasson, de Wen Fang, Barbara Portailler, etc.
Parmi les découvertes réjouissantes de nouvelles expressions et formes artistiques, j’ai reçu mon passeport de membre de la communauté Antartique Mondiale. Lucy+Jorge Orta sont les artistes à l’initiative de cette communauté qui grandit au fil des expositions. Un médiateur vous reçoit à un bureau étonnant, et fait part des valeurs d’entraide pour ce continent au climat extrême avant de tamponner votre passeport et de vous enregistrer.
Ainsi se déploie des œuvres qui témoignent d’un art vecteur de lien social, une activité qui appelle l’imaginaire de tous et invite à de nouveaux modes de pensée.
L’installation que j’ai imaginé et qui porte le nom « Œuvre ensemble pour le climat » s’inscrit dans cette mouvance. Véronique Le Mouël
L’une comme l’autre invitent davantage à vivre des expériences qu’à regarder des œuvres : expériences du corps et des sens, dans des espaces conçus pour les mettre à l’épreuve. Rien d’éprouvant cependant, mais notre rapport au bâtiment de Jean Nouvel est soudain dérouté par une fausse vraie fuite d’eau après laquelle un seau se déplace pour en attraper les gouttes qui tombent du plafond situé 8 mètres plus haut.
Pendant que notre attention est mobilisée par ce seau à roulettes, les grandes surfaces vitrées de la fondation s’opacifient progressivement au point que le bâtiment semble se refermer sur lui-même. Dans une autre salle, nous découvrons un écran situé à l’horizontale à quelques centimètres du sol, et là, surprise si on prend le temps de s’allonger et de comprendre.
Notre rapport à l’espace et à notre déplacement est interrogé d’une autre façon par Olafur Eliasson dans l’installation « Contact » qui se termine le 22 février prochain à la Fondation Louis Vuitton. Il nous propose une visite au cœur d’une sorte de kaléidoscope à plusieurs facettes, car chaque salle est une facette proposée par celui qui nous invite à perdre nos repères. Notre image est reflétée, dupliquée, et parfois l’espace autour, au point de la rendre fugace et infinie.
Où sommes nous, qui sommes nous, quelle est notre place dans ces espaces métaphoriques. Est ce un voyage initiatique ? Le spectateur est plus que jamais dans l’œuvre, passager ou pilote, c’est selon chacun.
Quand la lumière flash vient éclairer telle un trombinoscope la source d’eau qui jaillit dans le noir, nos yeux cherchent à saisir la forme qui s’inscrit sur nos rétines car ce sont chaque fois des des œuvres sculpturales qui apparaissent, et disparaissent tout aussitôt.
Emerveillement et/ou prise de conscience : dans un espace indéfini, l’objet sculpté dématérialisé, est insaisissable tant dans la matière que dans la forme, il ne peut être saisi que par le regard…
Véronique Le Mouël
Dimanche 11 janvier 2015 – Boulevard du Temple
Quand il ne s’agit plus d’oeuvre mais d’être ENSEMBLE pour dire NON, quand il s’agit d’être les uns avec les autres en même temps , sans distinction d’âge, de race, d’opinion politique ou de religion, debout pour réagir en silence à la violence, alors le mot ensemble prend tous son sens.
Les oeuvres viendront en leur temps. Véronique Le Mouël – Janvier 2015
3 juillet – Diner ensemble #10
Xavier mène une réflexion sur la représentation de notre espace quotidien autour des zones périurbaines, des « paysages » destructurés. Photos et tryptiques, en couleur et parfois noir et blanc, sont regroupés sous le titre « La vie formidable », un regard doux amer à découvrir ou redécouvrir.Xavier mène une réflexion sur la représentation de notre espace quotidien autour des zones périurbaines, des « paysages » destructurés. Photos et tryptiques, en couleur et parfois noir et blanc, sont regroupés sous le titre « La vie formidable », un regard doux amer à découvrir ou redécouvrir.

On se sent bien dans cet incroyable capharnaum plastique qui donne un fort sentiment de liberté et d’ouverture, à la découverte de ce qui est produit par les pensées des intellectuels, les gestes artistiques du public qui s’empare du polystyrène, du scotch et des ordinateurs avec un plaisir non dissimulé, et, bien sûr, de l’oeuvre-même de Thomas Hirschhorn qui se transforme un peu plus chaque jour depuis 33 jours.
Convaincue de la force conceptuelle et plastique de cette installation, j’ai choisi de partager dans ce lieu avec quelques uns de mes amis et fidèles de l’Association Oeuvre Participative, un texte de la philosophe Joëlle Zask. Il est extrait des Actes du colloque sur le thème de la participation dans l’art qui a eu lieu au MacVal en décembre dernier. « La participation n’est pas un idéal à brader » nous dit elle dans ce texte intitulé « L’art participatif et sa portée critique ». Même si Thomas Hirschhorn a éliminé de son vocabulaire le mot participation, et sans vouloir réduire son propos, son installation laisse libre cours à toutes sortes de participations. Tout comme cette « Flamme éternelle », le texte de Joëlle Zask est un aiguillon pour le projet que je porte, et m’incite à m’interroger sur le travail mené depuis 4 ans….Véronique Le Mouël
S’interroger sur l’intervention de la créativité artistique dans le paysage urbain, voilà une question posée dans un cadre intéressant, celui d’une galerie à la défense, avec un commissaire d’exposition réputé, Paul Ardenne. Il a choisit des artistes qui illustrent différentes tendances actuelles de modes coopératifs et différentes manière de les présenter: exploration du comportement individuel dans l’espace collectif sous forme de vidéos par Mélanie Manchot, invitations à l’action collective sur des places publiques restituées par la photo par Joël Hubaut, participation sur le lieu même de l’expo en invitant à pédaler sur un vélo pour donner de l’énergie qui s’affiche en direct sur un écran selon Yann Toma, etc.
Quelques mois après le colloque cité ci-dessous, voilà un signe supplémentaire de l’intérêt de plus en plus grand porté à l’œuvre participative, ce qui est une bonne nouvelle !
10 avril – Diner ensemble # 9
Neuvième Diner ensemble…deux ans après le premier Diner ensemble et pour boucler le cycle, Véronique prend la parole pour situer son travail dans la mouvance actuelle de l’art participatif, et débattre sur la question de l’œuvre co construite.