Ugo La Pietra, Architecte, Designer et Artiste Italien né en 1938, occupa une place centrale au sein de la mouvance radicale en Italie. Il revendique l’inspiration des Autrichiens tels que Hans Hollein ou Walter Pichler, qui dans les années 60 remirent en cause le constructivisme et le fonctionnalisme et furent à l’origine de l’émergence de ce qu’on appellera plus tard le « Phénomène Hongrois ». Sa démarche, située à la frontière entre art architecture et design, s’exprime souvent dans la ville, questionnant la correspondance entre la forme architecturale et son « environnement spatial », un environnement que la perception va activer. Il n’y a d’œuvre qu’avec le spectateur qui l’active et l’architecture/objet s’incarne donc dans la temporalité de l’action. Ainsi, posté en différents endroits de la ville, le « Commutateur » (1970), structure élémentaire composée de deux planches de bois assemblées formant un angle modulable, permet à l’utilisateur de s’étendre sur l’une des deux planches inclinées afin « d’observer le monde sous un autre angle ». Le « Commutateur » est un outil de perception. Ugo La Pietra en concevra d’autres, convaincu que « réaliser des instruments pour le dépassement de la réalité codifiée est le premier passage pour arriver à une nouvelle société. » On peut cependant s’interroger sur la légitimité d’une telle œuvre dans un musée, l’objet devient-il une trace, au même titre que les croquis ou photographies qui permettent de replacer l’œuvre dans la temporalité de l’action ? Quel est alors son statut ?
Article proposé par Louise Morin, étudiante en architecture.