Cette Rubrique est une invitation à partager des découvertes, à réfléchir sur un sujet, à témoigner de travaux artistiques qui sont en lien avec mes recherches, etc.

Rubriques

Réenchanter le Havre, un défi réussi !

Colloques, manifestations, rencontres / août 2017

Un été au Havre, c’est un joli parcours proposé par Jean Blaise, directeur artistique, et son équipe pour découvrir le Havre avec le regard gourmand de la découverte.

Inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, le Havre séduit les artistes depuis longtemps et, il est vrai, y règne une ambiance particulière.

Entre l’activité portuaire, impressionnante porte sur le monde, et le style architectural typique d’Auguste Perret qui a tracé de larges avenues et laissé une empreinte architecturale forte, il y règne l’ ambiance d’une modernité industrielle qui semble bien froide et grise sous les nuages. Quand la lumière fait resplendir les couleurs des 12 768 verres colorés de l’église Saint Joseph sur les murs de béton imaginés par Perret, que l’oeuvre de Chiharu Shiota y semble en lévitation, et qu’au détour d’une avenue se profilent une arche de containers de Vincent Canivet ou une structure blanche et ouverte sur la mer comme une porte à plusieurs ouvertures de Sabina Lang et Daniel Baumann, vient alors le plaisir de se laisser surprendre.

Les panneaux de signalisation qui dialoguent avec vous (« Alors c’était bien ? », «  Tournez la tête ») sont bien à propos, et il faut aussi pousser les portes pour découvrir quelques pépites, comme le travail de Stéphane Thidet au Portique, centre régional d’art contemporain. Sa recherche d’expression de la tension entre puissance et fragilité m’a profondément séduite.

L’art participatif y a sa place, avec un temple aux 5000 voeux dont la mise en scène, réalisée par une compagnie La Bazooka, me parait très discutable. Il y manque une ligne forte, et on se sent un peu trimballé avec nos gilets de sauvetage pour rejoindre l’îlot au milieu du bassin…Tandis que le geste de faire bouger l’immense ballon transparent, hérissé de fusains pour créer l’oeuvre collective sur les murs de la salle  par la trace laissée, me semble plus artistique et poétique. Une oeuvre de Karina Smigla-Bobinsky à voir à la Smart Factory au Fort.

S’il n’est pas toujours simple de bien suivre les parcours (la signalétique est discrète !), le réenchantement est plutôt réussi !

Véronique Le Mouël

Culture et développement durable

Colloques, manifestations, rencontres / mars 2017

Rencontre Culture et développement durable organisée par le Ministère de la culture et de la communication – Vendredi 10 mars 2017

De la place de l’art dans ces rencontres.

Dans ce lieu magnifique qu’est le Palais de la Porte Dorée, des prises de paroles se succèdent avec les mêmes leitmotivs : changer nos comportements de consommateurs et moins gaspiller, c’est être conscient des enjeux pour notre planète, pour nous et pour nos enfants, accepter la diversité de nos cultures, défendre la parité, c’est reconnaitre la valeur de chaque être humain et offrir la possibilité d’une juste place pour chacun. Au-delà de ces bonnes intentions, ce qui m’a frappé, c’est le réalisme. Chaque direction, chaque entité du ministère propose des solutions, donne des exemples de mesures prises, sans glorification, et en faisant référence à la légende du colibri. Chaque goutte d’eau compte pour éteindre le feu.

Et l’art dans cette mise en mouvement général ?

Au terme des témoignages du directeur du Théâtre national Chaillot et chorégraphe, Didier Deschamps, d’une commissaire d’exposition, Lauranne Germond (Coal), et des architectes qui expérimentent le recyclage et le réemploi des matériaux, l’art le moins consommateur d’énergie est sans aucun doute la danse ! Et les créateurs d’autres disciplines cherchent de nouvelles voies : les architectes explorent de nouvelles formes architecturales avec des matériaux de récupération, les artistes plasticiens explorent par différentes expressions les notions de transformation et de disparition.

Force est de constater que les artistes cherchent moins à proposer un futur rêvé qu’à dénoncer les dangers à venir… Par exemple, dans son projet appelé Zone bleue, Stéfane Perraud souhaite rendre perceptible pour les générations futures des lieux où sont enfouis des déchets radioactifs (site : www.stefane-perraud.fr). L’art de notre époque est moins dans la recherche d’un style que celui de moyens d’expression pour alerter ceux qui nous suivront…

Véronique Le Mouël

Colloque au Mac Val sur la participation dans l’art,

Colloques, manifestations, rencontres / décembre 2013
Info Colloque /6,7,8 décembre

Pendant 3 jours, les thèmes de la participation des publics au processus de création, et de la participation des artistes à la construction de l’espace public ont été le centre des interventions de philosophes, de sociologues, d’artistes, de curateurs, etc.

 Ce sujet de la participation, proposé par les équipes du MAC/VAL, est « dans l’air du temps » pourrait on dire. Il est surtout le reflet d’une évolution du monde qui interroge le vivre ensemble, la manière de se comporter et de communiquer. Les échanges auxquels j’ai assisté vendredi 6 décembre, le livre qui rassemble les textes des différents intervenants, sont des outils précieux pour mon travail d’artiste et pour réfléchir sur les actions menées par l’association. Je retiens en particulier la mise en garde de Claire Bishop que je cite « contre la réthorique populiste qui ferait de l’art de la participation et du collectif un art thérapeutique palliant les échecs des politiques sociales, la solution est de regarder ces actions comme de l’art. Dans les oeuvres qui font du public un médium, l’éthique et la morale ne seront jamais totalement en retrait. L’enjeu est cependant de raconter ces expériences au plus proche de leur régime esthétique. » 

Pour plus d’informations, les Actes du Colloque sont en vente à la Librairie du MacVal.