Pourquoi ?

Témoignages / novembre 2017

Pourquoi mon travail artistique se concentre t’il depuis 8 ans sur l’art participatif ?

Des désirs et des prises de conscience…

Je désire aller à la rencontre des autres dans ma démarche artistique, d’inviter le public à participer à une œuvre qui ait du sens…Et j’ai ce besoin primitif de garder trace, et de penser que ce besoin peut être partagé : la trace de ses sentiments, de son passage, de sa vie,

Et puis, il y a de petits signes de l’univers, et des « regards croisés »…

> La sculpture en ciment démolie :

En 2008, j’obtenais l’autorisation de la ville de Vanves de placer une sculpture en ciment de 2 m de haut, représentant une femme les bras levés, à proximité du périphérique. Elle fut démolie à la barre de fer dès le deuxième jour. Une sculpture imposée sur certains territoires n’a pas sa place sans un minimum de concertation…

> Le Pollock en herbe et en eau :

Parc André Citroën, je remarque un jour un jeune garçon qui prend de l’eau dans un seau et la jette sur de vastes murs de marbre en faisant de grands gestes formant des traits et dessins étonnants. Ils disparaissent rapidement asséchés par la puissance du soleil. Pourtant, la maman l’interrompt en lui disant que c’est n’importe quoi. J’ai alors regardé cette scène, fascinée, en me disant que ce gamin avait instinctivement exprimé sa créativité, et qu’elle était étouffée aussitôt…

> L’invitation à une aventure artistique :

Pour le nouvel an en 2010, j’invitai 120 personne par mail à faire un trou, un vide ou une ouverture dans une feuille de format A5 et à écrire un mot dessus. Je reçu 47 contributions dans ma boite aux lettres avec des feuilles toutes plus créatives les unes que les autres. Le besoin d’expression créative des personnes quelques soient leur âge et leur milieu social fut une révélation.

C’est ainsi qu’est né Œuvre ensemble : une invitation à une expression personnelle qui ouvre un accès à chacun vers sa créativité et qui permet de participer à une œuvre composite. J’en dessine les grandes lignes telle une chorégraphe ou un chef d’orchestre.

Depuis 8 ans, je multiplie ces recherches artistiques auprès des publics, continue d’interroger la question du participatif, et chaque fois je m’étonne de l’accueil du public, et du sens que prend l’oeuvre au fil de sa transformation.

Tant que cet étonnement restera vivace, je poursuivrai ce travail artistique, à la rencontre des expressions artistiques et créatives des autres et de la mienne.

Véronique Le Mouël – Novembre 2017